Astuces pour gérer l'envahissement de l'Elodée

1. SES CARACTERISTIQUES

L'élodée de Nuttall est une plante aquatique qui nous vient tout droit du continent nord-américain et elle a été observée pour la première fois en Europe en Belgique durant l'année 1939.

Cette plante aquatique est immergée et enracinée, ses tiges mesurent entre 50 et 80 cm de long. Ses feuilles sont très finement denticulées. Elle fleurit très rarement cependant elle peut émettre des pédoncules de 10 à 15 cm ce qui va permettre à la fleur qui se situe à son extrémité de s'épanouir à la surface de l'eau.
Elle a beaucoup été utilisée en aquariophilie mais aussi pour apporter de l'oxygène dans les bassins. Cependant cette dernière s'est rapidement échappée dans les milieux naturels où nous pouvons la retrouver aujourd'hui. 

Il existe plusieurs types d'élodée qui ont réussi à s'intégrer à la flore de nos milieux aquatiques. Mais l'élodée de Nuttall peut se reproduire de façon (assez rare) sexuée. Elle peut aussi se reproduire à partir de fragments véhiculés par la faune aquatique ou même les hélices de bateaux. C'est le moyen le plus efficace pour cette plante de coloniser de nouveaux territoires cependant cela reste un phénomène plutôt limité car pour des raisons historiques d'introduction, une grosse partie des herbiers est constituée de plantes femelles. 
Une introduction involontaire peut aussi avoir lieu lors de pompage.
Cette plante envahissante colonise les eaux calmes et à une préférence pour les milieux eutrophes minéralisées, elle est favorisée par la dégradation de la qualité des eaux et par l'envasement du milieu aquatique. 

2. MODE DE PROPAGATION

Le moyen le plus efficace pour se propager et coloniser de nouvelles zones est la reproduction végétative, grâce à la production de boutures qui proviennent de morceaux de la plante cassée. Sa colonisation peut aussi être favorisée grâce à la faune (oiseaux, ragondins) qui se nourrissent de cette plante. Les hélices de bateaux sont aussi un mode de propagation. 

L'élodée peut se retrouver sous formes de grands herbiers denses qui menacent la flore aquatique puisqu'elle monopolise tout l'espace ainsi que les ressources en lumière. Si la flore est menacée alors la faune se retrouve elle aussi menacée ce qui provoque une diminution de la biodiversité. 

3. IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

On retrouve la plante élodée sous forme d'herbiers denses qui menacent la flore aquatique indigène puisque ces derniers monopolisent l'espace et les ressources en lumière. Ils contribuent donc à la diminution de la diversité spécifique. 
En hiver, l'élodée dépérit ce qui engendre l'accélération de la sédimentation des matières organiques, l'eutrophisation des eaux mais aussi l'envasement du milieu aquatique.
La prolifération de cette espèce exotique envahissante peut venir occasionnellement gêner la pratique de la pêche mais aussi entraver la navigation puisqu'elle peut s'enrouler autour des hélices des bateaux. 

4. METHODE DE GESTION

Pour s'assurer de l'élimination de chaque partie de la plante aquatique, lorsque les herbiers sont situés à une faible profondeur, la meilleure technique est l'arrachage manuel. C'est en plus de cela une technique qui n'est pas traumatisante pour la biodiversité et le risque de propagation de l'élodée par les boutures est très faible. 

L'assec, période d'assèchement d'un étang peut être une autre technique puisque cette période va soumettre la plante à la dessiccation (élimination de toute l'humidité présente dans un corps) ce qui va normalement entraîner sa mort. Cependant, pour être efficace, la période de dessiccation doit durer plusieurs semaines afin de s'assurer de l'absence d'humidité résiduelle des sédiments. 

Il existe aussi une technique réalisé grâce à un engin mécanique qui permet de se débarrasser radicalement des herbiers, c'est le curage. 

Pour en savoir plus sur le curage.

En combinant les deux techniques précédentes, c'est à dire en réalisant un assec, même partiel, peut donner une meilleure visibilité et donc permettre au curage d'être plus efficace. Cependant, ces techniques ont des méthodes de gestion assez lourdes qui peuvent certes avoir des avantages concernant les plantes envahissantes mais aussi des inconvénients  puisque le milieu aquatique peut être atteint. Il faut donc définir les priorités entre l'élimination de l'espèce envahissante ou le risque de conséquences sur la biodiversité. Chaque site est à prendre au cas par cas et il est important de s'entourer d'entreprises compétentes. 

Pour tous travaux il est impératif de protéger les zones de chantier avec des filtres pour ne pas contaminer d'autres zones de l'étang. 
La veille des secteurs gérés est aussi importante afin de détecter d'éventuelles repousses. 

5. CONSEILS

Il est possible d'utiliser le faucardage à raison de plusieurs fois par an sur de grandes superficies afin de maintenir les activités en lien avec les milieux aquatiques. Cependant cette technique n'est pas suffisante pour contrôler la propagation des herbiers et elle engendre aussi beaucoup de casse sur les plantes aquatiques envahissantes, donc des fragments qui sont susceptibles de former de nouveaux foyers, de coloniser de nouvelles zones.

Les traitements chimiques sont interdits à moins de 5 mètres minimum des étangs et autres plans d'eau. Ces substances peuvent apporter de graves nuisances sur la santé humaine et la biodiversité. 

Découvrez les différentes techniques de luttes ainsi que d'autres plantes aquatiques dans les articles suivants :

Les 8 plantes aquatiques envahissantes de mon étang

Le faucardage des étangs

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